Essai de la Peugeot RCZ R : le Lion est prêt à Rugir !

Découvrez notre nouvel essai de la Peugeot RCZ R : avec son 1.6l THP de 270 chevaux, il s’agit de la sportive de série la plus puissante de toute l’histoire de la Marque au Lion !

La première rencontre Féline de l’année 2014 s’est tenue le samedi 25 janvier dernier dans les alentours de Rambouillet. Plusieurs fois par an, de nombreux rassemblements sont régulièrement organisés par des félins passionnés qui convient de nombreux membres de leur région à se rencontrer.

Ainsi, Peugeot nous a fait l’honneur de participer à cette rencontre Féline, où 40 membres étaient présents malgré un temps plutôt maussade. Pour fêter le 10ème anniversaire de Féline, en guise de cadeau, la Marque au Lion nous a confié les clés d’une superbe Peugeot RCZ R !

Premières impressions sur la Peugeot RCZ R

D’un point de vue du style, nous sommes ici très proches du projet RCZ R Concept dévoilé au Mondial de Paris en octobre 2012. Cette Peugeot RCZ R présentée dans cette belle livrée Rouge Erythrée se distingue ainsi de la RCZ par des jantes bi-ton spécifiques de 19 pouces, un aileron arrière fixe plus imposant, mais également un diffuseur arrière composé d’une double sortie d’échappement.

Cela lui confère ainsi une ligne à la fois sobre, élégante et sportive. Mais Peugeot ne s’est pas arrêté à cela, et affiche aussi clairement ses ambitions sportives avec des optiques avant aux fonds assombris, de gros étriers de freins avant rouges, des logos « R » estampillés sur la calandre avant ainsi qu’à l’arrière… Le ton est donné, et c’est une belle Réussite !

Intérieur et habitacle de la Peugeot RCZ R

En ouvrant la portière, pas de grande surprise au programme : on retrouve l’intérieur de la RCZ, c’est-à-dire de la Peugeot 308 première génération, avec quelques améliorations. L’intérieur est moins triste que celui de la RCZ standard, mais moins épuré et innovant que celui de la nouvelle Peugeot 308, la référence actuelle du segment des berlines compactes. Néanmoins, la présentation est plus soignée que sur une Renault Mégane RS ou une Mazda 3 MPS, et beaucoup moins austère et froid que l’intérieur d’une Honda Civic Type R ou d’une VW Scirocco R par exemple.

Ainsi, l’instrumentation de bord reste bien pensée par sa simplicité, l’horloge située au centre des aérateurs apporte un certain cachet et valorise l’ensemble. La Peugeot RCZ R reprend par ailleurs le pommeau de la Peugeot 208 GTi et rajoute ainsi une touche de sportivité, sans dénaturer l’ensemble et sans trop aller dans l’excès. C’est sobre et le superflu n’est pas de rigueur dans cette configuration.

De plus, de belles surpiqûres rouges se retrouvent tout en longueur sur le tableau de bord, les portières, les sièges, le volant, le pommeau de vitesse mais aussi sur les magnifiques sièges baquets. Ces touches de rouge lui confèrent un aspect à la fois sportif et appliqué. Les ajustements sont corrects et semblent être améliorés sur notre modèle d’essai, l’ensemble donne une bonne impression et respire la qualité.

Le frein à main est hérité pour sa part de la RCZ/308 première génération. Il n’est ni pratique par son positionnement ni même joli d’un point de vue esthétique. Toutefois, il n’est pas électrique et c’est déjà un bon point pour les amateurs de conduite sportive.

En allant un peu plus loin, on se rend compte qu’il est regrettable de retrouver le même type de commandes situés derrière le volant et étrennés depuis la Peugeot 206. A noter aussi, pour les plus pointilleux, quelques plastiques durs (bas de portières, bas de la console de bord ou la boîte à gant), pas très valorisants pour un véhicule affiché à plus de 40 000€. La clé de contact est également identique aux autres modèles PSA : on aurait apprécié un peu d’originalité sur cette sportive. Mais sur ce type de véhicule, recherche-t-on une finition digne d’une Audi A3 avec un moteur anémique, ou un ensemble assez correct mais avec une mécanique satisfaisante ? Nous répondrons à ce point un peu plus loin dans cet article.

La vie à bord reste tout de même assez agréable : les sièges baquets, composés de cuir et d’alcantara, représentent la plus belle surprise de l’habitacle de cette RCZ R. En effet, ces sièges sont assez enveloppants et permettent de bonne escapade sportive tout en assurant un excellent maintien, pour ne pas dire parfait. Allier confort et sportivité, il fallait le faire et Peugeot a réussi ici un coup de maître !

Que ce soit sur de longs trajets ou dans les bouchons, les sièges sont confortables et ne procurent pas de gêne particulière. Un Paris-Marseille est–il envisageable et vivable ? Bien sûr. On s’y sent bien calé et à l’aise.

Sur cette RCZ R, nous vous déconseillons de prendre l’option Cuir Nappa car vous ferez l’impasse de ces sièges très enveloppants, au profit de ceux que vous pouvez avoir dans une RCZ classique.

L’habitabilité des places arrière conviendra plutôt à de jeunes enfants qu’à des adultes : l’assise aux places est d’ailleurs assez ferme, et ne bénéficient pas du même confort que les sièges avant. En effet, ces 2 places arrière n’accueilleront des adultes uniquement en cas de dépannage : après une heure de tests, installés à l’arrière dans les embouteillages, le temps semble bien long… Néanmoins, la RCZ R étant un coupé sportif, et non un break ou encore moins un monospace, nous ne pouvons exiger de lui une habitabilité XXL dans un profil aussi Racé.

Le coffre offre une capacité de 384 litres, plus que correcte pour un coupé. Celui de l’Audi TT fait environ 300 litres. Ce large et profond coffre permet de partir en vacances assez facilement et même d’y loger une poussette. Il est également possible d’augmenter sa capacité en basculant facilement le dossier des sièges arrière : la capacité monte alors à 663 litres, en offrant un plancher bien plat.

Motorisation de la Peugeot RCZ R

Attardons nous désormais au cœur de la bête (ou aux poumons) : c’est la motorisation la plus puissante sortie en série chez Peugeot. Développant une puissance maximale de 270 chevaux à 6000 tours/minute pour un poids de 1280kgs, Peugeot nous a concoctés ici une version résolument survoltée.

En choisissant l’excellent bloc EP6CDTR, finie la fiabilité douteuse de l’EP6DT/EP6DTS (le moteur 1.6 THP de première génération, de 150/175 ch). Ce nouveau moteur a subi de grosses évolutions (ou une opération chirurgicale) par rapport à son petit frère l’EP6CDTX (1.6 THP 200) sur lequel il est basé. Ainsi, ce moteur turbo à injection directe équipé d’un turbo TwinScroll procure 330 Nm de couple dès 1900 tr/min et ce jusqu’à 5500 tr/min.

Il offre surtout un ratio surprenant de 170ch/litre (une Mercedes CLA 45 AMG 360ch a pour sa part un rapport de 181ch/l), et répond à la norme de dépollution Euro 6.

Voici ce que cela donne en chiffres :

• 0 à 100 km/h réalisé en 5,9 secondes,
• Reprise sur le 6ème rapport : 80 à 120 km/h en 6,8 secondes,
• 400 mètres départ arrêté abattu en 14,2 secondes,
• 1000 mètres départ arrêté en 25,4 secondes,
• Vitesse maximale de 250 km/h (bridée électroniquement).

La Peugeot RCZ R sur la Route

La première prise en main, pour les initiés tout comme les débutants, est assez simple et rassurante. Les sièges très enveloppants nous mettent déjà en condition. En s’installant à bord, il est regrettable de devoir aller chercher les ceintures assez loin derrière mais nous sommes sur un coupé.

En allant plus loin, on se rend vite compte que la conduite et le dynamisme de cette RCZ R est remarquable. En effet, ce moteur plein et vif donne de sa vigueur dès 1600 tours/min, et ce jusqu’à 5500 tours/min. Il ne s’essouffle qu’au-dessus de 6000 tours.

Les accélérations sont franches et nous rappellent bien que nous sommes à bord d’un véhicule offrant 270 chevaux. Le couple maximal s’obtient assez bas dans les tours et procure une sensation d’agilité à l’ensemble. Le moteur grimpe assez rapidement dans les tours, et il n’y a pas de creux à bas régimes.

La boîte de vitesse manuelle est la MCM à 6 rapports : son étagement a été repensé dans cette version et on ne s’en plaindra pas puisqu’il permet de meilleures accélérations et reprises pour un moteur turbo essence. Les rapports s’enchaînent rapidement malgré un débattement un peu ferme. C’est dommage, on aurait pu être proche du sans faute. Toutefois, le guidage des rapports clair et précis permet de profiter de la mécanique assez simplement.

Dans tous les cas, la RCZ R ne propose pas de boîte automatique, et on ne s’en plaindra pas, Peugeot n’étant pas un spécialiste des boîtes automatiques jusqu’à présent. La direction est quelque peu lourde (merci les jantes en 19 pouces) mais précise. On pourra aussi regretter l’absence du petit volant présent sur la Peugeot 208 et la nouvelle Peugeot 308, qui procure beaucoup d’agilité et un grand plaisir de conduite. Toutefois, le volant sport de la RCZ R est assez bien positionné et permet une conduite plaisante.

La RCZ R est assez ferme sur routes dégradées mais filtre correctement les irrégularités de la route. On ne lui reprochera pas de roulis particulier. Sur routes mouillées, le véhicule d’essai a montré quelques signes de patinage dû principalement aux mauvaises conditions météorologiques (averses importantes). Le train avant a alors parfois du mal à passer la puissance au démarrage.

Toutefois, sur route sèche, c’est un Régal et la puissance passe correctement au sol sans sourciller. En effet, le différentiel mécanique Torsen est présent pour transmettre efficacement la puissance au train avant. Ainsi, l’autobloquant améliore considérablement la motricité et les passages en courbe tout en garantissant une bonne stabilité au freinage. De plus, cela offre plus d’accroche sur route mais aussi lors des virages serrés.

Abaissée de 10mm, le toucher de route fidèle aux modèles Peugeot est ici exceptionnel ! On prend assez rapidement un grand plaisir derrière le volant. L’ESP intervient lorsqu’on met le véhicule en travers même si ses interventions ont été retardées sur ce modèle. Il se déconnecte et nous permet d’aller plus loin en profitant pleinement du châssis assez sain de cette RCZ R.

Au niveau du freinage, l’endurance est au clairement au Rendez-vous. Il est question ici d’étriers fixes à 4 pistons accompagnés de disques d’un diamètre de 380mm et de 32mm d’épaisseur. Mais ce n’est pas tout, ces disques flottants sont montés sur bol d’aluminium. Ce type de système de freinage se trouve habituellement en compétition et est plutôt atypique sur un modèle de série : il permet en outre une meilleure dissipation de chaleur et donc de retarder la chauffe et le voilage tout en offrant un poids inférieur et une durée de vie plus importante.

A l’essai, le freinage est puissant avec un mordant très efficace. Ne vous étonnez après un usage sportif d’entendre quelques claquements provenant des freins en température. Peugeot a donc réuni tous les ingrédients nécessaires pour un plaisir au volant.

Cette RCZ R est à la fois développée comme un véhicule pouvant s’aventurer pour un usage sportif sur circuit, mais aussi pour s’engager de manière plaisante dans la jungle urbaine, pour un usage quotidien. Malgré des jantes de 19 pouces, cette RCZ R est assez confortable, bien que vous ressentirez tous les nids de poule. Sa sonorité est plutôt grave et agréable.

La consommation mixte est donnée pour 6.3L/100 kms. Lors de notre essai assez sportif (hors circuit), nous avons relevé une conso de 10,9L sur plus de 360 kilomètres, ce qui est assez mesuré pour 270 chevaux.

Budget

La Peugeot RCZ est commercialisée au tarif de 43 150 €, auquel vous devrez rajouter un malus de seulement 500 €, grâce à des émissions contenues à seulement 145 g de CO2. C’est très rare et disons remarquable dans la catégorie, surtout associée à une puissance de 270 ch.

A titre de comparaison, il vous faudra assumer un malus de 3600 € pour une Audi TTS, certes dotées de 4 roues motrices, soit 7 fois plus qu’une RCZ R, sans compter les 8800 € d’équipements équivalents. Cette RCZ R a la qualité d’être bon marché si l’on tient compte des nombreux équipements de série offerts, que ce soit en terme de confort (l’aide au démarrage en côte, la climatisation automatique bi zone, le GPS, les optiques au Xénon …) que d’agrément ou de plaisir de conduite (l’autobloquant, les jantes alu de 19 », les baquets spécifiques, le levier de vitesse court habillé de cuir, un ESP déconnectable, …).

La concurrence ?

La principale concurrente vient tout de suite à l’esprit : l’Audi TTS. Avec un malus de 3600 € et un prix avoisinant les 52 000 €, elle vous offrira un moteur 4 cylindres à la sonorité agréable et 4 roues motrices, mais la conduite sera moins fun et sympathique qu’une RCZ R ou encore qu’une délirante et exotique Toyota GT86. Il faudra par ailleurs piocher dans la longue liste d’options pour obtenir les mêmes équipements fournis de base sur cette RCZ R, bien dotée de série.

La Porsche Cayman d’un point de vue châssis peut s’avérer une très bonne concurrente à la RCZ R, mais en s’affichant à 52 703 € accompagnée d’un malus de 6500 € (ou 4000 € avec la boîte PDK), tout en rajoutant un panel d’options, nous ne serons plus dans la même tranche de prix.

En terme de tarif, une Mégane RS (2.0T 265 ch) sera mieux positionnée qu’une RCZ R même avec le différentiel à glissement limité (châssis Cup) en option. D’ailleurs, cette Mégane n’est plus à présenter car c’est l’une des compactes les plus efficaces de sa catégorie, sur route et sur circuit. Sur ce point, on ne lui reprochera qu’une finition moins soignée et assez austère.

Du côté de chez BMW, la peu connue Z4 28i (4 cylindres essence de 245 ch) n’offrira pas un aussi bon comportement dynamique que la RCZ R. Elle sera plutôt agréable pour cruiser tout en offrant des performances agréables. La consommation du 28i sera plus élevée que celle d’une Mégane RS ou RCZ R, et il vous faudra encore parcourir la longue liste d’options pour obtenir les mêmes équipements de série.

Chez les nippons, la Nissan 370Z aura l’avantage d’offrir pas mal d’équipements de série tout en offrant un moteur V6 coupleux sur une propulsion, qui vous collera au siège jusqu’à 7500 tours/min, avec un prix contenu. Par contre, le malus de 8000 € pourra dissuader à l’achat, mais ce Z peut s’avérer une bonne alternative à la RCZ R même si on lui notera un châssis moins précis et affuté qu’une Mégane RS. Il aura néanmoins le plaisir d’offrir un V6, ce qui est rare à ce prix, sauf sur la Hyundai Genesis.

Quant au Scirocco R, récemment restylé, il n’a pas pu être comparé, n’étant pas encore commercialisé suite à l’arrêt de production de l’ancienne version en décembre 2013, suite à des ventes jugées ridicules par VW.

Conclusion : alors, R comme Radicale ?

A l’heure où la plupart des constructeurs automobiles dévoilent de nouveaux moteurs turbo-compressés qui affichent en théorie des performances et des consommations très bluffantes, mais qui en pratique sont très loin de la réalité, on se dit qu’avec cette RCZ R c’est enfin possible.

Loin du kit carrosserie bodybuildé (tuning ?) d’une Honda Civic Type R, Peugeot a préservé sa philosophie en jouant la carte de la discrétion plutôt que le paraître. Cette RCZ R ne sera pas une Révolution mais offrira plutôt un tempérament Radical et Rageur. C’est tout de même une Réussite.

Nous avons été très séduits par ce coupé sportif même s’il arrive un peu tardivement : on saluera l’audace de Peugeot Sport d’avoir osé et nous avoir ainsi fait plaisir. Le Rêve devient Réalité.

On pourra toutefois lui reprocher une finition intérieure un peu dépassée, mais disons qu’elle ne joue pas sur ce terrain mais plutôt sur celui de l’efficacité, de l’agilité et du plaisir de conduite. La Peugeot RCZ THP 200 était plutôt considéré comme une GT confortable. Ici, la nouvelle RCZ R s’assimile plutôt à une GT sportive polyvalente, dont l’usage s’adaptera à votre besoin.

Tout sur la Peugeot RCZ R

Pour en savoir plus sur la nouvelle RCZ R, nous vous invitons à découvrir notre dossier complet : Peugeot RCZ R, où vous retrouverez notamment sa fiche technique complète !

Cet essai a été réalisé par Ruddy de Féline, avec la participation de Tran pour les photos. Nous espérons que vous avez apprécié cet article, et nous vous invitons à découvrir toutes les photos de notre essai de la Peugeot RCZ R ci-après… N’hésitez pas à nous rejoindre sur Facebook, Instagram et Twitter pour rester informé de toute l’actualité de la Peugeot RCZ R !

Les photos de notre essai Peugeot RCZ R

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Remerciements chaleureux à Aurélie Denizanne-Gicquel et Anthony Roux, de la Direction Marketing & Communication de la Marque, ainsi qu’à toutes les équipes de Peugeot, pour leur disponibilité et leur confiance !