Initiée aux Grandes Heures Automobiles, c’est en terre Sochalienne que s’achève la rénovation des trois Peugeot 205 sélectionnées via le concours Facebook « Mon Sacré Numéro » lancé par la Marque. Féline était invitée à suivre cette journée pleine d’émotions, mais aussi de surprises !
Sochaux, centre de l’univers… du Lion puisqu’il s’agit du cœur historique pour Peugeot mais aussi une pièce maitresse de l’économie de PSA où on assemble Peugeot 308, Peugeot 3008 mais aussi DS 5.
C’est dans l’ancienne salle de bal du Musée de l’Aventure Peugeot que l’on découvre alignées les 3 voitures, couvertes de leurs housses Peugeot habituellement réservées aux véhicules neufs. « Attention au choc », prévient Xavier Crespin, le Directeur de l’Aventure Peugeot Citroën DS, association ayant en charge le patrimoine de PSA.
Durant trois mois de travail acharné dans l’Atelier très secret du Musée, les techniciens ont beaucoup eu à faire sur les trois 205 gagnantes.
#MonSacréNuméro : on fait le bilan
Entièrement désossée, la 205 Junior a eu droit à une remise en état de sa carrosserie pour traiter quelques points de corrosion superficielle. Déposé, le moteur a subi une cure de jouvence avec un nouveau joint de culasse et un remplacement de joints pour le rendre à nouveau étanche. Enfin, un nouveau voile de peinture lui aura redonné toute sa jeunesse, qu’Alicia, l’heureuse propriétaire, pourra savourer une fois installée dans les sièges en jean entièrement restaurés avec les surpiqûres multicolores typiques de la série.
Quant à la 205 Green, l’état de conservation de l’intérieur était tel qu’il n’y a pas eu besoin d’intervenir dessus. Il y a eu davantage de travail du côté du châssis et de la carrosserie : le train avant a été remis à neuf, et le train arrière entièrement changé pour corriger un problème de carrossage trop important. Les freins ont aussi été entièrement revus. Un pare-chocs et une peinture complète plus tard, la voiture sera méconnaissable et ne fera pas son âge, pour le plus grand bonheur de Delphine, sa propriétaire.
Du côté de la 205 GTi de 84, provenant des premières séries sportives de 205 produites, les équipes du Musée ont eu à cœur de préserver les attributs uniques à ce millésime : compteur spécifique, pommeau de levier de vitesse et becquet de coffre font partie des éléments préservés rajoutant un cachet certain à la voiture. La sellerie fragile a été refaite, tandis que certains points mécaniques ont été revus et la carrosserie a été repeinte entièrement. Romuald, propriétaire de la 1.6L 105 chevaux, sera bientôt de retour sur les routes au volant de sa youngtimer !
Les acteurs de l’Atelier, réunis avec le public convié à la remise des clés, ne cachent pas leur sourire : le projet était délicat, et ces voitures ont apporté avec elles leur lot de surprises. Avec une moyenne d’âge de trente ans, les 205 ont subi des réparations hasardeuses et sont aussi victimes du manque de pièces détachées neuves : « nous avons jonglé entre pièces neuves et pièces de réemploi », nous confie Philippe Cornebois, responsable de l’Atelier du Musée.
Pour obtenir des véhicules fidèles à leur aspect d’origine, il a fallu confirmer certains points, comme l’orientation du pommeau de levier de vitesse de la Green, les sérigraphies de carrosserie ou encore la teinte des jantes de la Junior. Et pour ce travail, c’est du côté du Centre d’Archives de Terre Blanche (Hérimoncourt, Doubs) qu’il a fallu se tourner. En route dans le trésor des archives PSA !
Le centre d’archives de Terre Blanche : le patrimoine PSA protégé et valorisé
Installé à proximité du moulin familial où l’aventure industrielle Peugeot a débuté, l’usine de Terre Blanche est sortie de terre en 1833. D’abord dédiée à l’outillage à main puis l’assemblage de moulins à café et d’outillage mécanique, c’est en 1960 que Terre Blanche devient le centre de rénovation de moteurs et de boîtes de vitesses suite à un échange standard notamment.
Faisant suite à 4 années de réhabilitation, le centre d’archives entre en fonction en 2010 avec la volonté de valoriser le patrimoine PSA comportant des documents originaux uniques, des plans, croquis et autres négatifs à la valeur historique inestimable. Cette conservation de documents prend place sur 2 500 m² de bâtiment avec 7 magasins d’archives à accès contrôlé et hygrométrie régulée. Il comprend aussi deux salles de numérisation avec scanners 3D performants, pour un respect du support original et une transcription en haute définition.
Le Centre n’étant accessible aux chercheurs du monde entier ainsi qu’aux étudiants que sur rendez-vous, il faut s’armer de patience avant d’avoir la chance de pénétrer ces lieux. La richesse est telle que, sur les 8 kilomètres linéaires du Centre, seul 1% des documents sont numérisés, avec près de 4 millions tirages photos relatifs à l’histoire de la Marque. Loin d’être figé, ce patrimoine augmente sans cesse grâce aux dons de particuliers ou par le déménagement de bureaux du groupe PSA : c’est ainsi que 200 mètres linéaires arrivent chaque année et sont à trier selon leur pertinence afin d’éviter les doublons.
Grâce au classement informatique des données, on peut retrouver des éléments passionnants et c’est ainsi que les techniciens des Ateliers de l’Aventure Peugeot ont pu mettre la main sur les réponses aux questions qu’ils se posaient pour les 205 à rénover : les tiroirs étiquetés « 205 » ont livré les informations tant désirées.
C’est aussi à Terre Blanche que se situe la réserve de véhicules du Musée de l’Aventure Peugeot, et qui regroupe la collection des véhicules ne pouvant être présentés par faute de place, ou selon la thématique choisie en fonction des expositions temporaires. On retrouve des prototypes uniques, comme 4002, ou des concept-cars originaux qui ont préfiguré le style Peugeot, mais aussi des véhicules roulants, de série ou de course, voire même entre les deux. Les voitures de films ne sont pas en reste, avec une Vaillante sur base 206 ou encore quelques 406 de la saga Taxi. Il se murmure que la prochaine exposition temporaire pourrait donner place à ces voitures de films, alors patience !
Objectif : sécurité. Rénover, ce n’est pas restaurer
Retour au Musée. Désormais réassemblées dans un état irréprochable, il est temps de lever le voile sur ces voitures rénovées, non restaurées : le but n’est pas de repartir sur une automobile neuve de A à Z, mais bien d’en assurer en priorité une utilisation sûre pour ses occupants et les autres usagers de la route, puis en second point d’en améliorer l’esthétisme avec un budget fixé à 10.000 euros par véhicule.
Alicia, Delphine et Romuald ont, tour à tour, retiré les housses protégeant leurs voitures. Dans une ambiance électrique, les premiers regards en disent long sur le bonheur de nos trois propriétaires qui ont, chacun à leur manière, exprimé leur joie et leur gratitude à l’égard de toutes les équipes qui se sont mobilisées.
Métamorphosées tout en gardant leur identité, le défi est relevé. En moins de trois mois et avec un budget imposé, les techniciens ont fait des miracles et prouvent ainsi leur savoir-faire et leur expertise dans la rénovation de véhicules. La surprise est au rendez-vous, et les sourires ne se font pas attendre : un beau témoignage de gratitude qui, selon les bruits de couloirs, se répétera dans une deuxième édition…